L’histoire de l’Épagneul Breton

L’épagneul breton est la sixième race de chien la plus répandue en France. Comme son nom l’indique, cet animal est originaire de Bretagne. Pour beaucoup de spécialistes, il est à l’image de cette région où les éléments sont sains, robustes, courageux parfois têtue et dans un paysage concentré et ramassé.

Ces traits de caractère expliquent qu’une des associations qui s’intéresse à l’épagneul breton lui ait attribué cette devise très élogieuse : « un maximum de qualités pour un volume minimum ». L’origine réelle de l’épagneul reste floue. Néanmoins, tout concorde pour la situer aux premiers siècles de notre ère.

L’origine de l’épagneul breton

Quatre hypothèses reviennent plus fréquemment quand on parle des origines de l’épagneul breton :

I) La haute antiquité : pour R. Munsch, l’origine de l’épagneul breton remonte à la haute antiquité. Il rappelle qu’Oppien d’Apamée, l’auteur syrien qui vécut au IIème siècle de notre ère en parle dans son célèbre poème « La Chasse » :

deux hommes avec une femme endormie
Tableau de Gabriel Metsu XVIIème siècle

« Parmi les animaux qui chassent à la piste, il est une espèce excellente, petite à la vérité, mais qui seule mériterait un long poème. Les peuples sauvages de la Bretagne qui se peignent le corps de couleurs variées, élèvent ces animaux avec soin et les nomment “agasses” en leur langage. Ils sont maigres et revêtus d’un poil épais, ils ont peu de vivant dans les yeux… C’est surtout par la délicatesse de son odorat que l’agasse l’emporte sur tous les autres chiens : il excelle à aller en quête et n’a pas moins de talent pour connaître par le flair la route que le rapide oiseau suit dans les airs que de trouver la piste des animaux qui courent sur terre.« 

Dès cette époque, ce sont les qualités de chasseur de l’épagneul qui sont mises en exergue.

II) L’origine celte : pour certains spécialistes, l’épagneul breton serait apparu en Armorique quand les Celtes qui fuyaient les îles britanniques vinrent s’installer dans cette région des Gaules. Nous sommes alors au 1er siècle de notre ère.

Dans cette hypothèse, les épagneuls descendraient du welsh springer spaniel, une race de chien typique du Pays de Galles. Outre les faits historiques qui corroborent cette théorie, cette dernière se nourrit de deux points de ressemblance entre l’épagneul et le springer, leur morphologie et la manière dont ils chassent.

III) L’origine médiévale : cette théorie se base sur les descriptions que Gaston Phébus a rédigé au XVème siècle dans son livre le Traité de chasse. En le lisant, on constate que le chien d’Oysel est l’ancêtre de l’épagneul breton actuel. Durant le Moyen-Âge, le chien d’Oysel était régulièrement utilisé pour la chasse au petit gibier.

Sa particularité comportementale était qu’il se couchait devant sa proie pour l’empêcher de s’enfuir et en attendant que son maître lance son filet. Il faisait également s’envoler les oiseaux afin que le chasseur libère son faucon au bon moment.

Il faut noter que le terme épagneul serait lié à cette attitude, car au Moyen-Âge, on utilisait les verbes « s’espaignir » ou « s’espanir » pour dire « s’étendre » ou « se coucher« . Les chasseurs disaient que leur chien « s’espaignait« . Avec le temps, on a conservé le mot épagneul.

IV) Une race récente : enfin une dernière version veut que l’épagneul breton soit né au cours du XIXème siècle du croisement des settlers anglais avec des chiens rustiques de la commune de Callac.

Nous aborderons ce thème plus tard. La vérité contient sans doute un peu de toutes ces variations. D’ailleurs, on peut dire qu’il existe une cinquième version qui va dans ce sens puisqu’elle considère que les ancêtres de l’épagneul breton furent le springler gallois, le chien d’Oysel, l’agasse et finalement les races des chiens de la région de l’Argoat dans la Bretagne intérieur.