Le standard de l’épagneul breton a été fixé pour la première fois en 1908. Néanmoins, comme pour beaucoup de chien de race, les critères originaux qui définissaient ce standard ont évolué. En 1956, la fiche de l’épagneul breton que rédige et édite la Fédération Cynologique internationale (FCI) a subi des corrections importantes, notamment concernant la couleur de la robe et la forme de la queue. Tous les standards que nous évoquons ici sont ceux qu’a définis la FCI. Il figure sur la fiche n° 095 de l’association.

Qu’est-ce qu’un standard ?

Le standard d’un chien est un document sur lequel figurent les caractéristiques d’une race. Cette fiche comprend les spécificités morphologiques du chien, celles de son comportement, les défauts qui peuvent affecter cette race ainsi que des conseils appropriés pour prendre soin de l’animal. Les renseignements concernant tous ces signes distinctifs sont détaillés avec la plus grande précision (centimètres, couleurs, besoins, cadre de vie…).

L’intérêt de ce standard est de protéger la race du chien et d’encourager son élevage dans les meilleures conditions. Le terme approprié est la cynologie, une science globale qui définit l’approche, la technique, la philosophie et les différents outils autorisés pour procéder à la sélection des races canines.

L’organisme de référence est la Fédération cynologique internationale (FCI) dont le siège est en Belgique (à Thuin). Elle regroupe 87 pays différents, lesquels sont représentés par un membre ou un partenaire. La FCI a été créée en 1911. Les pays fondateurs furent l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France et les Pays-Bas. La Première Guerre mondiale mit fin à cette association, mais l’organisme renaît en 1921. Si la FCI se proclame « l’Organisation Canine Mondiale », certaines associations canines expriment publiquement des points de désaccord avec elle et peuvent même prendre des décisions contradictoires. Cela se produit parfois avec le Kennel Club britannique (KC) ou l’American Kennel Club (AKC).

C’est d’ailleurs le cas concernant les standards de l’épagneul breton, puisqu’un désaccord profond porte sur l’acception de la couleur noire (FCI) et de son refus (AKC).

Malgré la rigueur des membres rédacteurs, certaines descriptions peuvent induire des ambiguïtés, lesquelles sont source de libres interprétations de la part des éleveurs ou des juges des compétitions qui s’y réfèrent.

Le standard de l’épagneul breton

La fiche des standards de l’épagneul breton de la FCI porte le numéro 95. C’est un chien d’origine française qui appartient au groupe 7 des chiens d’arrêt (section 1.2 des chiens d’arrêt continentaux). Il appartient au type épagneul avec épreuve de chasse.

Les proportions et les tailles principales

La taille du mâle est comprise entre 48 et 51 cm. Celle des femmes se situe entre 47 et 50 cm. Ces 4 tailles extrêmes acceptent une tolérance de + ou – 1 cm.

L’ensemble de la tête est en proportion au corps

Le crâne est plus long que le chanfrein sur la base d’un rapport de 3/2. La hauteur de la poitrine est un peu moins importante que la moitié de celle de la hauteur au garrot. La longueur scapulo-ischiale doit être égale à la hauteur au garrot. Ces rapports dessinent ce carré symptomatique des cobs.

La tête de l’épagneul breton

La tête et le crâne

tete epagneul breton

Les lignes de la tête sont d’autant plus nettes que la peau est plaquée aux os. Le crâne et les tempes sont légèrement bombés. Les lignes cranio-faciales sont parallèles. La longueur du crâne est légèrement supérieure à la largeur entre les arcades zygomatiques. Les arcades sourcilières dessinent une courbe un peu arrondie. Le sillon médian ainsi que la crête sagittale ne sont pas très marqués alors que les arcades zygomatiques et l’occiput se révèlent davantage. Le stop est en pente douce.

Les oreilles

De forme plutôt large et courte, les oreilles sont arrachées sur le bas du crâne. La partie supérieure est en partie recouverte de poils ondulés. Elles sont toujours en mouvement quand l’épagneul breton est en action ou qu’il se met à chasser.

Le museau

La truffe est large ; les narines sont vastes, humides et bien ouvertes. La couleur de la truffe est assortie à celle de la robe, à celle des bords des paupières et à tous les orifices naturels. Le chanfrein est rectiligne et les côtés du museau sont parallèles ou presque.

Les lèvres, fines et nettes, ne doivent pas présenter de défaut de tension ou de résistance dans les fibres musculaires. La lèvre supérieure doit discrètement recouvrir la lèvre inférieure. Le contour de la première doit s’incurver jusqu’à la commissure. Cet ensemble ne doit jamais présenter de trace de dépigmentation.

Les mâchoires et la dentition

dentition epagneul breton

Les mâchoires s’articulent en ciseaux. Les dents sont bien implantées, la denture étant complète et saine.

Les yeux

Les yeux sont légèrement obliques, de forme ovale et non globuleux. Leur expression est intelligente, douce et franche. L’iris, de préférence foncé, doit être d’une couleur en harmonie avec la robe. L’expression des yeux, associée au mouvement de la base des oreilles vers le haut, concourt à la véritable « expression bretonne ». Les paupières sont fines, bien appliquées et bien pigmentées.

Le cou

Il est de longueur moyenne, musclé et légèrement galbé. Il n’encombre pas les épaules et il ne doit pas avoir de fanon.

Le corps et les membres

Le tronc

La ligne de la colonne vertébrale est courte et rectiligne jusqu’au rein et au début de la croupe. Cette extrémité est large et musclée, la croupe étant un peu inclinée. Le garrot est lui aussi imposant, mais sans être empâté, et il est très mobile.

La poitrine

La poitrine, haute et large, est un peu plus petite que la moitié de la hauteur au garrot. Elle a une forme arrondie et elle descend jusqu’au niveau du coude. Les côtes qui soutiennent le ventre sont longues et souples. Les flancs, plutôt étroits, remontent le long d’un ventre relevé.

Les membres antérieurs

epagneul breton champ

Les membres sont fermes et stables. Les articulations sont solides et souples. Les épaules sont longues, musculeuses et pourtant très fluides. Elles correspondent à 30 % de la hauteur au garrot. Ces membres adoptent tous les signes distinctifs du galopeur. Les pointes des deux omoplates sont distantes de 5 cm et elles suivent une inclinaison de 55 à 60 degrés par rapport à l’horizontale.

Les bras sont puissants et ils ont des muscles saillants. Ils sont un peu plus longs que les épaules. Les avant-bras doivent suivre une direction proche de la verticalité parfaite. Musclés et nerveux, ils sont un peu plus longs que le bras. Le métacarpe est solide. Légèrement oblique (entre 10 et 15 degrés par rapport à la verticale), il démontre une fine souplesse. La patte se termine par un pied compact et rond. Les doigts sont serrés et les griffes sont courtes et silencieuses lorsque l’animal se déplace.

Les membres postérieurs

Tout aussi ferme et puissant que les membres antérieurs, les membres postérieurs disposent d’une force de propulsion caractéristique des meilleurs chiens de chasse. Vus de derrière, ces membres sont parallèles et d’aplomb, la jambe étant un tout petit peu plus longue que la cuisse. Cette dernière est musculeuse ; dans la partie haute, elle est large, puis elle s’amincit progressivement jusqu’à rejoindre le tarse.

Les tendons sont visibles sur un jarret qui est très sec. L’angle du fémoro-tibial se rapproche des 130 degrés et le métatarse est robuste. Quant aux pieds postérieurs, ils ont les mêmes caractéristiques que les pieds antérieurs, mais sont logiquement plus longs.

La queue

L’épagneul breton peut naître avec ou sans queue. Le standard de la race tolère donc les deux possibilités sans que cela pénalise ou avantage les animaux dans les compétitions officielles. Quand il y a une queue, celle-ci est attachée haut et elle est portée légèrement tombante.

Le poil et la robe

La peau de l’épagneul breton est fine et pigmentée. Elle adhère au squelette du chien.

Le poil

Il n’exige pas un entretien régulier. Il suffit de laver l’épagneul breton une fois par trimestre, et de le brosser quotidiennement. Le poil n’en sera que plus fin et soyeux. Il n’est jamais frisé, même s’il peut onduler légèrement sur le corps. Sur les membres le poil est court devant et long sur la partie postérieure où il forme habituellement une frange.

Les couleurs

La FCI accepte 3 paires de couleurs et 2 trios de couleurs :

  • le blanc et l’orange, le blanc et le marron, le blanc et le noir.
  • le blanc, l’orange et le noir ; le blanc, l’orange et le marron.

L’association de ses coloris peut être pie ou rouannée. La robe peut aussi être mouchetée sur le chanfrein, les lèvres et les membres. Parfois, chez les tricolores, on observe des taches feu au niveau du chanfrein, sur les lèvres, au-dessus des yeux, au poitrail et au-dessus de l’attache de la queue.

La robe unicolore n’est pas acceptée et toute différence avec la description exhaustive de la FCI est pénalisée.

Précisons que le Kennel Club britannique et l’American Kennel Club n’acceptent pas le noir dans leur standard.

Les imperfections et le pedigree

Imperfections mineures et tolérées

Caractère : le chien est parfois timide et son regard est alors fuyant.
La tête : la truffe est très légèrement ladrée ; l’intérieur des narines est dépigmenté ; le museau est pincé ou son extrémité est carrée. La mâchoire s’articule en pince, les dents ne sont pas alignées, les lèvres sont épaisses et tombantes. Les yeux sont globuleux, ils sont ronds ou en amande. Les oreilles sont attachées trop bas ou étroites à l’attache. Le cou est trop court et il est empâté. Peau molle qui pend (fanon).
Le corps : le dessus du tronc est ensellé ou voussé ; la croupe est avalée ou elle est resserrée ; l’abdomen est gros ou il est levretté. Les reins sont longs, étroits ou fragiles ce qui peut expliquer un autre défaut mineur, les flancs trop creux.
Les membres : Le chien est panard ou cagneux. Ses membres ont un défaut d’ossature ; les coudes sont décollés. Les pieds sont écrasés, excessivement longs ou ronds.
Robe : Poil trop court

Imperfections graves

Caractère : indolent, paresseux, agressif.
Attitude : démarche malaisée.
La tête : proéminence des arcades zygomatiques ou des arcades sourcières. Stop trop net. Les yeux clairs ; un regard méchant. Une longueur de cou excessive ; des fanons prononcés.

Imperfections qui éliminent le chien d’une compétition et peuvent retirer le droit au pedigree.

Caractère : un excès dans n’importe quel sens, un chien agressif, qui mort, ou inversement peureux et qui se cache.
Morphologie : écarts physiques qui éloignent le sujet de ses congénères. Des tailles qui sortent des limites fixées par le standard.
Poil : une oreille tachetée en blanc ou un motif d’œil dans une robe blanche
Regard : des yeux très clairs ou toute anomalie visible comme les yeux de couleur différente (hétérochromes), les cas de strabisme, d’entropion, d’ectropion.
Dentition : l’absence de deux prémolaires 2, ou d’une prémolaire 2 et une prémolaire 3, contiguë ou non. Le prognathisme.
Défaut de pigmentation : ladre marqué à la truffe ou aux paupières.
Les mâles doivent avoir deux testicules, d’aspect normal, complètement descendus dans le scrotum.

Un bel épagneul breton se déplace avec aisance, de manière régulière, fluide et en donnant une sensation de puissance. Il marche bien droit, sans chalouper sa silhouette excessivement. Quand il court, ses foulées sont rapides et d’amplitude moyenne. Son galop est rassemblé, ses jambes postérieures ne sont pas rejetées vers l’arrière.